L'histoire de Laenai

Le royaume de cristal.

Prologue.


Dans une des somptueuses salles du palais de cristal, un banquet est donné en l’honneur de la naissance si attendue de Laena, la fille du roi.
-Cette réception est une réussite, mon cher. Dit Sidonie, la reine du royaume de l’Est. Je dois avouer que je n’aurais point su faire mieux ! Bien entendu, votre fille en vaut la peine, elle est si petite mais tellement belle.
-En aucun cas, même si je le voulais, je ne pourrais troubler cette nouvelle si attendue depuis neufs mois.
-Mais voyons, mes chères voisines, ma très chère et bien aimé reine ce doit aussi d’être félicité. Dans notre château de cristal, je ne puis que vous confirmer que les domestiques ne sont pour rien dans cette heureuse naissance- qui, je vous l’avoue, était inespérée.
Mais, je dois vous laisser, mon peuple m’attend.
Et c’est dans un élan peu métrisé que le nouveau père se leva. A ce moment, les invités arrêtèrent leurs entretiens et se tournèrent vers le lui. Toujours sous le coup de l’émotion, il s’avança et commença :
-Mes chers et heureux citoyens, amis des royaumes de l’Est, de l’Ouest et du Sud, je suis vraiment enchanté de vous annoncer la naissance de ma fille, Kaena.
Moi le roi Mitris, du royaume de cristal et ma très chère reine Tullia sommes heureux de vous l’annoncer en personne- pour ceux qui ne le sauraient pas encore. Mais, assez parler, je vous invite tous à vous mettre à table et à festoyer pendant un jour et une nuit. Bon appétit !

La fête battant son train, le roi rejoignit sa douce femme aux cheveux blonds et ils allèrent tous deux se « frotter » aux invités. C’est alors que surgirent dans la salle deux hommes, visiblement en colère. Le premier était sans aucun doute beaucoup plus effrayant que le second. Il avait une cicatrice qui lui traversait le visage et le rendait d’autant plus menaçant. Ses yeux lançaient des éclaires de haine et ses cheveux noirs qui lui retombaient en une mèche horriblement sale lui interdisant de voir la moitié de la salle. Il portait un long manteau surmonté d’un sac à dos à moitié pourri. L’autre, quant à lui, avait les cheveux blonds mi-longs et ses yeux étaient d’un beau vert très profond. Il ne portait sur lui qu’une armure cabossée et une épée certainement tranchante.
-Que faites-vous ici ? Vous n’avez point l’autorisation d’être en ces lieux ! dit avec fureur et dégoût le roi qui les fixait d’un regard menaçant.
Le premier homme s’avança en boitant. Il laissa voir, dans un courant d’air, sa jambe mutilée mais la recouvrit d’un geste maladroit qui laissait entrevoir son excitation.
-Cela fait maintenant trop longtemps que nous sommes dans l’ombre, chers mortels. Nous, la race dominante de cette terre, nous allons récupérer ce qui est à nous et nous nourrir sur vos comptes ! Nous nous emparerons d’abord de vos enfants, puis de vos femmes et enfin nous tuerons les hommes les plus vieux et rallierons à nous les plus forts. Sur ce, je vous dis au revoir, mes chers et tendres morceaux de choix.
Et c’est ainsi qu’ils disparurent dans les ténèbres de la nuit. A ce moment, les invités se tournèrent vers le roi qui ne put dire mot. Mais il fut bien obligé de parler car le tumulte s’élevait déjà de l’assistance.
-Ceci est arrivé-il y a plus de 4000 ans. Quand les vampires gouvernaient la terre du Nord et que les hommes se réfugiaient dans les forteresses des quatre royaumes. Mes très chères voisines, en savent plus que moi sur cette histoire et je préfère leur laisser la parole. Je ne suis pas près à affronter une nouvelles fois ce terrible récit alors que mon premier et seule enfant vient de naître.
Sur ce, il se dirigea vers la grande porte et sortit, le regard perdu dans ses pensées.
-En ce temps là, les vampires semaient la terreur dans nos quatre grands royaumes ! Ils se sont d’abord attaqué aux imprudents qui pénétraient sur leurs terres, puis, ils voulurent du sang plus noble : celui des familles royales. Alors, ils ont commencé à mener des attaques avec de plus en plus de force. Jusqu’à ce qu’ils firent une brèche dans nos murs.
Ce jour fut terrible ! Sans prévenir quiconque, ils se sont introduis dans le plus puissant de nos royaumes. Ils ont emmené les enfants et les femmes. Les hommes ont tous étés tués ou ralliés à la cause des vampires, de gré ou de force. Sidonie interrompit son récit pour reprendre son souffle. Samantha, la reine du royaume de l’Ouest pris la relève.
-Certains des plus braves résistèrent, mais en vint… Les démons devenaient de plus en plus nombreux. Ils ont vite pris le contrôle du royaume de cristal, un ou deux mois suffirent pour nous faire sombrer dans une période de peur. Nous étions bouleversés, nous n’avions plus d’espoir. Les seuls d’entre nous qui avaient pu leur échapper se cachaient dans le fin-fond du pays, la zone la moins dangereuse en ces temps-là. Les démons, croyant en leur victoire, ne les ont pas cherchés. Ce fut pour eux la plus grosse erreur quand ceux-qui s’étaient enfuis revinrent, plusieurs années plus-tard, avec une armée assée puissante pour les terrasser.
-Ils réussirent à reprendre les rênes de nos quatre royaumes et envoyèrent les vampires sous terre, ainsi que leur château. » acheva Amélie, l’impératrice du royaume du sud. Maintenant, vous savez toute l’histoire, pour ceux qui ne la connaissaient pas encore.
-Mais qui était cet homme ? questionna Rodric, le chevalier Crystalin.
-Il se nomme Jok et c’est le bras droit de Jonatan, le roi des vampires. Dans l’assemblée, les regards qui se croisaient en disaient long sur la menace qui s’abattait sur eux.
Tullia, bouleversée par ce récit des plus dur, se hâta de prendre sa très chère fille dans ses bras tous tremblent. A présent, elle avait tellement peur de ce qui allait se passer qu’elle se surprit en train de pensé qu’il aurait mieux valu que Kaena ne soit jamais née. Effaçant ces mauvais propos, elle décida d’aller la coucher.
Le lendemain matin, encore sous le choc des évènements de la veille, la reine Tullia fit venir ses meilleurs conseillers pour leur parler. Ils étaient en pleine conversation lorsque retenti la sirène d’alerte. L’agitation commença à monter et à se faire entendre jusque dans les plus hautes tours du palais. Elle se dépêcha donc d’aller chercher Kaena qui s’était réveillée au son de cette affreuse mélodie.
La reine sortait du palais lorsqu’une énorme détonation fit exploser le mur central, faisant ainsi éclater les défenses de la ville. Ne sachant plus que faire, elle décida de se réfugier dans la grande salle avec ce précieux paquet blotti contre sa poitrine. Tout d’abord, on entendit des hurlements de détresse ensuite vinrent les pleurs et les cris de douleurs.
Pendant ce temps, les rois et les chevaliers faisaient face à l’ennemi. Mitris fut tout d’abord projeté contre le palais avant d’atterrir dans les débris de la porte. Réalisant soudain que les deux choses qui comptaient le plus pour lui étaient à l’intérieur, il se précipita par ce qui restait de l’entrée. Arrivant dans la grande salle, il découvrit avec effroi le corps de sa bien aimée inerte au centre de ce qui avait été, il y a peu, la plus belle salle du palais et qui montrait aujourd’hui le triste spectacle d’un horrible carnage. Inspectant la pièce, il découvrit le pendentif en forme de cœur qui avait été offert à sa fille il y a de cela quatre jours par Samantha.
Soudain, surgissant de l’ombre, en homme bondit sur Mitris qui fut déséquilibré par le choc de cette collision. Le roi se releva aussi vite que lui permettait son armure mais fut frappé de plein fouet par ce qui était une arme redoutable il y a de cela plus de cent ans. Grâce à cette faiblesse, il put aisément rester debout et, s’arc-boutant sur ses deux jambes, fit une tentative de renversement qui se retourna contre lui. Quand il voulut se relever, l’homme n’hésita pas un instant à lui enfoncer sa dague en plein dans le cœur. Dans une dernière tentative, Mitris empoignât son épée et lui fit décrire un arc de cercle au-dessus de sa tête avant de sombrer dans l’inconscience, se rapprochant à grand pas de la mort.
Deux jours plus tard, les vampires se retirèrent après avoir détruit l’ensemble des quatre grands royaumes, neutralisant à jamais la puissance humaine.




Chapitre 1 :
Le peuple des arbres.


Des années plus tard, dans une contrée ignorée par les vampires, Laena fêtait ses quinze ans. Aujourd’hui, on allait lui révéler le grand secret de sa famille. Comme tous les jeunes de ce village, elle était impatiente car c’est une par de nous même que l’on ne découvre qu’à cet âge. Ici, la tradition est que l’enfant ne connaît ses ancêtres morts -donc, sa famille- qu’à un certain âge.
Laena, entourée des enfants du village, attendait qu’on vienne la chercher pour la « Grande Révélation ».
-Laena, je suis sûr que tes ancêtres sont de nobles gens, lui chuchotait une petite fille aux cheveux châtains clair et aux yeux brun magique.
-Tu nous raconteras, hein, dis-tu nous raconteras ? la supplia un garçon âgé d’une douzaine d’années et ayant les cheveux noirs.
-Oui, je vous raconterai tout, je vous le promets, répondit-elle leurs lançant un regard doux de ces beaux yeux bleus.
Puis, il se posèrent sur Grégory, qui le lui rendit. Il avait quatre ans de plus qu’elle et, bientôt, il partirait travailler loin du village avec les autres jeunes célibataires. Il avait les cheveux châtains, les yeux d’un vert émeraude et il émanait de lui quelque chose de joyeux, mais en même temps de tellement mélancolique. Alors qu’il s’approchait d’elle en souriant, la Grande Sérémoniante vint la chercher, elle et les autres jeunes de son âge…L’heure était enfin arrivée.
Son cœur bondit hors de sa poitrine et elle entra toute tremblante dans la salle où se déroule la cérémonie. Tous les regards se tournèrent vers eux. La salle était immense, avec ses grands vitraux et ses tribunes. C’est toujours ici que se déroulent tous les évènements importants. Le maître de cérémonie leur fit signe de s’installer sur les chaises brodées de pourpre disposées à cet effet puis entreprit le discours qui ouvrait la « Grande Révélation ».
-Mes jeunes concitoyens, commença-t-il, vous êtes réunis aujourd’hui en ce lieu pour participer à la Grande Révélation. Il faut que vous sachiez que nous sommes heureux de vous accueillir dans notre petite communauté. Cela nous fait très plaisir ! Certaines révélations peuvent être plus importantes que d’autres, mais cela n’a aucune importance : chaque famille de notre petit village à un bon nombre d’actes honorables qui sont inscrits dans nos mémoire à tous. Finalement, le plus important est que tout le monde à un magnifique arbre généalogique. Mais bon, vous êtes jeunes et je dois vous ennuyer avec mes discours de vieillard ! Alors, je ne vois aucune objections pour que nous commencions la cérémonie.
Les révélations se suivirent et ce fut bientôt au tour de Kaena. Elle fut étonnée de constaté qu’elle était la dernière et que les autres étaient tous partis, la laissant seul face au maître et aux membres du conseille qui la regardaient d’un air solennel, air qu’elle ne leur avait jamais vu.
-Laena, commença le maître, ton cas est à par entier. C’est pour cela que nous t’avons fait passer la dernière, pour que ce qui va t’être révélé reste entre nous mais que tu connaisses tes origines. Comme tu le sais certainement, tu es différente car tu viens de l’ancien royaume de cristal.
Laena fut surprise par les propos du grand maître.
-Tu es la fille de Mitris et de Tullia, poursuivit-il, qui sont morts pendant l’assaut, il y a de cela quinze ans.
-Mais…
-Nous sommes désolés de te l’apprendre comme cela, mais nous n’avons plus le choix. Il est temps. Tu as le droit de savoir qui tu es ! Mais il faut aussi que tu sache qu’il existe une prophétie et que tu en fais partie. Nous n’avons pas le temps de t’expliquer en quoi elle consiste car l’heure de l’affrontement approche. Tu devras donc le découvrir seul. Il va falloir que tu partes dans les plus brefs délais, il en va de notre survie à tous. Grégory, mon neveu, t’accompagnera car il pourrait bien t’être d’une aide précieuse. Il est fort et agile comme ses ancêtres. -il eut un petit sourire fugitif puis reprit son sérieux-. Tu devras d’abord aller dans les terres où, autrefois, se dressait fièrement le palais de cristal pour y trouver un objet qui pourra t’aider dans ta quête. Maintenant, dépêche-toi, le temps presse. Nous te souhaitons bonne chance et bon voyage, si je puis m’exprimer ainsi !
Laena sortit de la salle sous le choc, ce qu’elle venait d’entendre était terrible et elle ne s’attendait vraiment pas à ça. Dans sa hâte de rentrer cher elle, elle percuta de plein fouet Grégory qui venait à sa rencontre.
-Je… je suis vraiment désolée, réussit-elle à articuler, je…
-Ce n’est rien, c’est de ma faute, j’aurai du te voir arriver. Mais, en fait, c’est toi que je cherchais, ça tombe bien ! Kaena, il faut que je te parle… Et en privé, lança t il lorsqu’il vit arriver toute la petite troupe des enfants du village, rejoins-moi dans une heure sous le grand chêne avec tout ce dont tu as besoin pour partir.
Après quoi il partit rejoindre son oncle qui semblait l’attendre. Laena se sentit totalement ridicule et se promit de faire plus attention la prochaine foi, s’il y en a une.
En voyant l’expression d’incompréhension qui se lisait sur son visage, les enfants préférèrent attendre avant de lui poser leurs questions.
Une heure plus-tard, après s’être bagarrée avec son sac qui était soi-disant trop petit pour mettre tout ce dont elle avait besoin, elle se dirigea vers le nord du village, là où se dressait le grand chêne. Lorsqu’elle y arriva, elle aperçut Grégory assis contre l’une des nombreuses racines du vieil arbre. Lorsqu’il la vit arriver, il se leva et vint à sa rencontre.
-Mon oncle m’a fait part de notre quête. Je t’expliquerai cela en route. Mais avant tout, prend ça.
Il lui ouvrit les mains et y déposa un petit paquet de soie rose.
-Mon oncle me l’a remis pour toi, il a dit que tu saurais quoi en faire. Il faut partir, maintenant. Allons-y !
-Je n’arrive pas à y croire, il y a à peine une heure, j’étais une enfant tous ce qu’il y a de plus normal, et maintenant je parts à l’aventure je ne sais où. Je n’arrive toujours pas à y croire !
-Tu te répète.
- Oui, je sais ! Mais ça à de quoi vous retourner entièrement. Et puis, pourquoi m’avoir caché tous ça ? Ils ne pouvaient pas me le dire avant ?
-Si tu crois que c’est facile pour moi, tu te trompes ! Je connais trop bien mon oncle pour savoir qu’il ne m’a pas tout dit. Il y a des choses que nous devrons trouver seuls.
-Il ne manquait plus que ça ! … Je suis désolée, je dois te paraître folle.
-Non, moi aussi je réagirais comme cela s’il m’arrivait la même chose. Ce n’est pas de ta faute après tout !
-Oui, tu as sans doute raison, finit-elle par avouer, je vais me calmer.
-Et voilà, nous partons à l’aventure !!!
Il marchèrent des heures, jusqu’au couché du soleil. Vers 7 heures et demi, ils décidèrent de faire halte pour la nuit. Ils n’allaient tout de même pas courir à travers bois dans la pénombre meurtrière des nuits d’été ! Ils firent donc un bon petit feu, non pas pour se réchauffer -car il faisait bien 38°C- mais pour ne pas être dérangé par un quelconque visiteur nocturne. La clairière où ils s’étaient arrêtés avait quelque chose de magique, avec le froissement de ses feuilles réveillées par le vent chaud de cette saison, le soleil se couchant derrière une petite colline pas si loin d’eux et l’herbe tendre des fins d’après midi.

Fin du premier chapitre.

Il y a un commencement à tout
Et ce tout a une fin
Mais les fils du destin
Sont à rendre fou
Celui qui écoute point ne perçoit
L’appel anonyme des fiers vieux rois
Alors s’accomplira le destin
D’une femme prendra la main
Lorsque le tout sera un entre
Le passé et le futur il faut prendre
Celui où les chemins se croise
…

Fantastique